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Des abeilles mortes devant la ruche ?

Bonjour à tous,

Aujourd’hui, nous vous partageons un article sur une des causes de la mortalité des abeilles :

Depuis quelques semaines, l’OMAA ( Observatoire des Mortalités et des Affaiblissements de l’Abeille mellifère) a reçu sur la région Pays de la Loire plusieurs déclarations de suspicion de maladie noire. Cette maladie virale semble de plus en plus s’exprimer sur notre territoire notamment.

C’est une maladie dont l’expression clinique peut être variable avec parfois une contamination rapide de l’ensemble du rucher. La gestion est complexe et nécessite d’en discuter.

En cas de mortalité importante au pied de la ruche, d’encombrement de la planche d’envol ou de comportements anormaux, il faut essayer d’analyser la situation rapidement pour éviter les risques de transmission de ruche en ruche.

Attention, depuis quelques jours, à ces déclarations, viennent s’ajouter des constats de famines sur certains secteurs très secs, dans tous les départements des Pays de la Loire. Ces famines peuvent également se manifester par des mortalités devant les ruches !

De notre côté nous n’avons pas eu à signaler de mortalité sur nos ruches mais effectivement nous constatons que certaines de nos ruches ont faim. Nous redonnons régulièrement à manger aux abeilles si besoin, comme vous pouvez le voir ci-dessous avec ces photos.

Piègeage des frelons asiatique au printemps

Bonsoir, quelques petites infos si vous souhaitez piéger les reines fondatrices qui sortent de leur hibernation. Voici une compilation d’information importante.

Rappel du contexte :

Historiquement 2 espèces de frelons sont présente en Europe, le frelon européen Vespacrabro protégé en Allemagne) et le frelon oriental Vespa orientalis présent dans le sud de l’Europe (Italie, Grèce). Avec le réchauffement climatique il a été constaté que le frelon oriental étend son aire de répartition vers le nord, il est présent en Espagne et depuis 2022 en France dans les Bouches du Rhône. Ces frelons ne sont pas considérés comme des espèces invasives (mais ce n’est plus mon point de vue). Depuis 2004, le frelon asiatique, ou frelon à pâtes jaunes, Vespa velutina nigrithorax, a été introduit lors d’une importation de poterie en France plus précisément à Bordeaux et s’est étendu depuis dans tout le territoire national et au delà. Il a été classé espèce exotique envahissante et un plan de lutte national a été établi en 2022. Vespa velutina présente un mode de chasse plus offensif que le frelon européen : les frelons asiatiques se relaient devant les ruches, et attendent l’arrivée des abeilles. L’abeille asiatique, Apis cerana, à la suite d’un long processus de co-évolution a su s’adapter pour lutter contre ce prédateur. Mais ce n’est pas le cas de nos abeilles domestiques Apis mellifera et des autres pollinisateurs. Le frelon européen, bien que prédateur également des abeilles, est moins persistant dans son mode de chasse et part rapidement si les abeilles ne sont pas accessibles. Mais il a acquis la technique de chasse du frelon asiatique et sa présence en vol stationnaire devant les ruches devient aussi une grosse problématique. Nos abeilles domestiques ont coévolué avec ces frelons et se sont adaptées à ces derniers en développant une pause dans leurs allées et venues. Or ce comportement défensif n’est pas adapté au frelon asiatique. Son impact sur les colonies est important, les abeilles ne sortent plus, il y a plus de monde à nourrir mais l’accès aux ressources alimentaires avant l’hiver est perturbé ce qui affaibli les colonies. La présence du frelon devant la ruche entraine aussi un blocage de la ponte de la reine ce qui affaiblit encore plus rapidement la colonie.
L’hiver à l’abri, les reines fondatrices sont en diapauses, au printemps elles commencent une prospection pour établir leur nid. Cette période est propice au piégeage de printemps. Mais également à la destruction des nids primaire.
Dès que les températures dépassent les 13°, les femelles fondatrices de « vespa velutina nigrithorax » commencent leur sortie d’hibernation, suivant l’endroit de leur cachette, plus ou moins isolée, au soleil ou à l’ombre.

La première préoccupation des frelonnes rescapées de l’hiver, est la recherche de nectar (sucres naturels générés par les fleurs) dont elles se nourrissent. Il leur faut reprendre des forces et se refaire une santé. Les fleurs mellifères sont rares en fin d’hiver. Dès que le nid est commencé, l’activité s’accélère et les allers-retours sont espacés de 10 à 20 minutes, en revenant sur la fleur déjà visitée, jusqu’à épuisement du stock de nectar de la fleur.

On comprend vite pourquoi le piégeage de printemps sera très efficace pour capturer les femelles fondatrices de frelon asiatique, avec appât aromatisé et sucré. En effet, si toutes les frelonnes du quartier sont piégées, il n’en restera aucune pour faire un nid dans les parages.

En voici un en exemple de la construction d’un nid primaire par une reine fondatrice à la sortie de l’hiver:

Puis les colonies déménagent généralement en hauteur dans un arbre. A cette période-là, la prédation commence à se faire sentir sur les ruches.

A partir de mi-juin, on entame la période de reproduction, pendant la reproduction la reine mère va commencer à pondre des mâles, puis des futures fondatrices fin de l’été. Ces dernières partiront du nid une fois mature pour se faire féconder et n’y reviendront pas, elles entreront en hivernage. On estime qu’une colonie de frelons asiatiques aura produit environ 13 000 individus au cours de l’année, et que pour nourrir ces individus une colonie moyenne consomme 97 000 insectes (environ 11 kg). Soit un impact important sur la biodiversité et la pollinisation des plantes tardives.

Les solutions à ce jour:

Un plan national a vu le jour en 2022. Il est le résultat du travail de tous les acteurs de la filière apicole et de ses partenaires. Les solutions pour limiter l’impact sur les colonies existent mais restent insuffisantes:
– des harpes électriques
– des muselières
– des piège
– la destruction des nids

Afin d’éviter les risques collatéraux sur la biodiversité, sélectivité et surveillance sont les règles principales à respecter. Le piège sélectif ci-contre est présenté sans appât.

Quelques pièges:

Pièges simple à construire et à mettre en place:

Ce piège sélectif retient le frelon asiatique et insectes plus gros sans les noyer, il suffit de les libérer sauf le frelon asiatique.

Ce piège sélectif retient le frelon asiatique et insectes plus gros sans les noyer, il suffit de les libérer sauf le frelon asiatique.
Le rond de mousse évaporateur et anti noyade est essentiel. C’est de la mousse à bulle ouverte, c’est à dire spongieuse. Elle absorbera l’appât liquide que vous mettrez dans le piège, offrant une surface presque sèche et facilitant l’évaporation et l’émanation des arômes. La fenêtre du bas de la bouteille et celle du haut généreront une convection naturelle, augmentant ainsi le rayon d’attraction du piège et évitant la surchauffe dans le piège.  La hauteur (5.5 mm) de la fenêtre sélective autorise la sortie des insectes plus petits que « vespa velutina ». Les gros insectes seront relâchés, sauf le frelon asiatique qu’il suffira d’éliminer.

Piège un peu plus sélectif:
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Piège que vous pouvez trouver dans des magasins d’apiculture à Orvault chez MATAPI par exemple (environ 4e50)

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Recette maison d’attractif (la plus simple à mettre en place pour tout le monde):
– Crème de cassis -1/4
– Bière Brune – 1/2
– Vin Blanc – 1/4
– Peau de poisson (si vous avez mais ce n’est pas nécessaire)

Les dates clés du piégeage:
Début après les dernières gelées quand on a 3 jours >12°C
Du 15 février au 15 Mai.
Fin au 15 Mai, ou avant si la sélectivité diminue.

Où piéger :
Au printemps, les fondatrices vont préférer les sources de nectar aux  sources de protéines. Privilégier un emplacement au soleil, près des sources de nourritures type bosquet fleuri (forsythia et camelia), ou près d’une source d’eau, et éventuellement près d’un rucher précédemment touché.

Enfin, nous avons commencé à poser les premiers pièges (comme ici à Planète Sauvage):

Construction des ruches par l’ESAT de REZE

Bonjour,

Vous trouverez sous ce lien la vidéo réalisée au sein de l’ESAT de Rezé vous expliquant les différentes étapes de construction d’une ruche.

Les Ateliers du LANDAS est une structure médico-sociale de l’Adapei 44 dont la mission est d’accueillir des personnes en situation de handicap ne pouvant pas, momentanément ou durablement, travailler en milieu ordinaire. Avec une expérience de plus de 47 ans d’activité, Esatco Rezé – Les Ateliers du LANDAS répond aux exigences qualité d’une centaine de clients.

Les Ateliers du LANDAS est partenaire de notre projet depuis le début et toutes nos rues sont fabriqués dans leur atelier.

Une fois par an nous organisons une petite visite pour leur montrer ce que sont devenus les ruches lorsqu’elles sont peintes et que les abeilles y on élue domicile.

Partenariat ESAT LANDAS – Le rucher du champoivre. Fabrication des ruches – YouTube

Bon visionnage!

Les frelons asiatiques

Bonjour à tous,

Mardi 13 septembre dernier,  j’étais aux premières loges devant la destruction d’un nid de frelons asiatiques signalé par la propriétaire du camping d’Héric,

Cette intervention est réalisée par un désinsectiseur professionnel, je vous rappelle par la même occasion que si vous repérez un nid de frelons asiatiques, vous pouvez contacter votre mairie chaque commune dispose d’un référent « frelon asiatique » qui vous orientera vers les organismes de lutte et les entreprises spécialisées agréées. Et si c’est à Heric appelez moi !

Mais savez-vous vraiment pourquoi nous luttons contre les frelons asiatiques ?

1 : commençons par savoir comment bien l’identifier

Le frelon asiatique ou à pattes jaunes a été détecté pour la première fois  à Bordeaux en 2004, après s’être introduit accidentellement sur le continent lors de livraisons de poteries et de bonzaïs en provenance de la Chine, Depuis il ne cesse de se propager.

2 : Pourquoi est il un véritable prédateur pour nos abeilles ?

Les frelons asiatiques se nourrissent d’insectes pollinisateurs, dont les abeilles. Ils se postent en vole stationnaire devant l’entrée de la ruche, dos à celle-ci et les attaquent lorsqu’elles rentre à la ruche.

Ils découpent le corps des butineuses pour manger le thorax riche en protéines.

Mais la plus grosse problématique est tout autre : les abeilles stressées par la présence des prédateurs devant la ruche, ne vont plus sortir. Les réserves de nourritures vont donc s’appauvrir. De plus la reine qui ressent le stress de ses filles va arrêter de pondre. L’essaim va se réduire considérablement et ne pourra pas maintenir la ruche à une température suffisante (soit 30°C au cœur de l’essaim et 20°C en périphérie). pour résister au froid de l’hiver.

3: Comment protéger les ruchers?

En tant qu’apiculteur professionnel, j’ai la possibilité d’installer des pièges, et c’est que je fais au printemps sur la commune d’Héric. J’ai très peu de frelons de présents sur mes ruches. Par contre début septembre, j’ai du en urgence rapatrier toutes les ruches que j’avais sur Nantes, certaines se sont faites dévorées en l’espace de quinze jours seulement!

Je vous joins une photo d’un nid de frelons asiatiques pris de plus près!

Trophées des gestes d’audacieux 🏆

Bonjour à tous,

Le Rucher est ravi d’avoir reçu le trophée des Gestes Audacieux le jeudi 17 mars 2022.

Organisé par le MEDEF 44 & l’association Nous les Ambitieuses !, la soirée de remise des prix a été l’occasion pour nous de découvrir d’autres magnifiques projets engagés en Pays de la Loire 😊

La Journée Nationale des Gestes Audacieux, initiée par Nous Les Ambitieuses !, vise à mettre en lumière les projets solidaires et bienveillants qui ont un impact environnemental !

Nous sommes très heureux de pouvoir partager notre projet et d’être encouragé pour cela !

Merci à Ouest France pour cet article 😉

A bientôt 👋

Réveil de la nature et début de la saison apicole 🍃

Bonjour à tous 👋
La saison va bientôt recommencer avec les beaux jours qui vont revenir très rapidement 🌿
Pour l’instant, il est bien sûr trop tôt pour pouvoir rouvrir les ruches car les températures ne sont pas encore assez chaudes dans la journée. Ill est préférable de ne pas déranger les abeilles qui sont pour la plupart encore en grappe dans la Ruche (comme vous pouvez le voir ci dessous dans la ruche kenyanne de mon rucher) !

Concernant votre ruche, je vais faire la visite de printemps courant mars. Vous aurez donc des nouvelles avec des photos de l’extérieur et de l’intérieur de votre ruche. Actuellement il est encore trop tôt pour les visites, donc à très vite pour des nouvelles de votre ruche (dès qu’il fera un peu plus chaud). 🌞

Nous pouvons quand même voir des petits signes de la reprise de l’activité dans une ruche :
 •  L’activité dans les haies sauvages reprends comme vous pouvez le voir sur la vidéo que j’ai pu filmer aujourd’hui sur un prunus de mon jardin. Le bourdonnement dans les fleurs commence à être intense.
 • Les abeilles commencent de nouveau à rentrer du pollen, la ponte de la reine a donc repris. Ci dessous, une vidéo de la ruche pédagogique de la miellerie

Du nouveau pour la miellerie 🛠️

Les travaux d’agrandissement de la miellerie n’avance pas. Je ne trouve pas d’entreprise pouvant les réaliser mais je peux au moins vous donner les premiers plans. Les travaux se feront donc après la saison apicole.
Etat actuel
Plan d’agrandissement

Un article intéressant 👀

Je vous mets à disposition un article du président du syndicat nationale des apiculteur, Franck Alétru, fort intéressant sur les prédateurs actuels des abeilles en France 🐝

Les ateliers de peinture  🎨

Les ateliers de peinture continuent lors de la période hivernale ❄️
Le dernier en date vient de se dérouler au secours populaire de Nantes.

Le secours populaire 🍯

Il est temps, comme chaque année, de faire don au secours populaire de tous les pots de miel non récupéré des parrainages de l’année 2021 !
Comme vous le savez le secours populaire est l’un de nos partenaires pour le projet de parrainage de ruche, cela fait maintenant 9 ans que nous léguons, chaque année, tous les pots de miel non récupéré !
Nous sommes ravies de cette collaboration 😀
A bientôt 👋
Jérôme

Plan pollinisateur

Voici le compte rendu publié par le syndicat des apiculteurs:

Plan Pollinisateurs
Un manque d’ambition préoccupant

Après des mois d’attente, le Plan Pollinisateurs publié ce 20 novembre se révèle trop peu ambitieux pour garantir une réelle protection de la faune pollinisatrice.
Souvent trop floues et ambigües, certaines dispositions du texte, relatives notamment à l’arrêté « abeilles » nécessitent, pour nos organisations, d’être clarifiées.
Le fléchage du budget de ce Plan, encore inconnu, pose également question.

Si certaines mesures répondent aux attentes des apiculteurs – comme le soutien à la lutte contre le frelon asiatique, réclamé de longue date, l’aspect règlementaire en matière d’utilisation des traitements pesticides en période de floraison nécessite une réécriture.
Car cet arrêté « abeilles » s’avère déterminant pour l’avenir de l’apiculture et de la faune pollinisatrice.

Les avancées réglementaires majeures, favorables à la biodiversité et qui représentent une réelle victoire d’étape pour les apiculteurs, sont, en particulier :
– L’extension de la réglementation à toutes les familles de pesticides : herbicides et fongicides – en plus des insecticides et acaricides.
– La clarification de l’étiquetage des pesticides, qui portait à confusion. Les produits ne bénéficiant d’aucune dérogation d’usage devront dorénavant afficher « Dangereux pour les abeilles. Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer durant la floraison et ne pas utiliser sur les zones de butinage ».

Nous déplorons cependant que le texte n’ait pas appliqué l’ensemble des recommandations de l’Anses publiées dans son avis du 5 février 2019 ; celle limitant les horaires de traitement phytosanitaire, en particulier.
Alors que l’Anses préconisait de limiter les horaires de traitement phytosanitaire en floraison à partir du coucher du soleil et dans les trois heures qui suivent, le texte autorise les traitements bénéficiant d’une dérogation deux heures avant le coucher du soleil, sans y associer aucun critère de température extérieure maximum, ni aucune mention d’absence des pollinisateurs pendant cette période.

Nous déplorons également l’autorisation accordée aux agriculteurs de traiter « sans contrainte horaire » jusqu’à juillet 2022 alors que l’entrée en vigueur de l’arrêté «abeilles » est fixée au 1er janvier prochain…

Nos organisations, prioritairement concernées et qui n’ont pas cessé d’apporter leurs contributions, ont cependant été tenues à la marge des discussions. Elles demandent donc que soient réécrit cet arrêté en tenant compte des graves manquements identifiés.

Nous continuerons d’exercer la plus grande vigilance sur le financement de ce Plan et sur sa mise en œuvre, notamment sur l’axe 6 relatif aux pratiques agricoles favorables aux pollinisateurs, dont les clés ont été confiées… aux représentants de l’agriculture chimique !

Frank ALÉTRU, Président du SYNDICAT NATIONAL D’APICULTURE (SNA)

Béatrice ROBROLLE, Présidente de l’association TERRE D’ABEILLES

Frelon oriental détectée à Marseille

Article de France Info….

Faut-il s’inquiéter de la présence du frelon oriental détectée à Marseille ?

Pour l’heure, les scientifiques en savent peu sur l’arrivée de ce nouveau frelon à Marseille (Bouches-du-Rhône). Franceinfo a interrogé l’entomologiste Quentin Rome.

Un frelon oriental, comme ceux découverts à Marseille (Bouches-du-Rhône) en octobre 2021. (Ecotonia)

Il est roux avec des taches jaunes sur l’abdomen. Le frelon oriental, de son nom scientifique Vespa orientalis linnaeus, a-t-il élu domicile à Marseille ? C’est la question que tentent d’élucider les chercheurs, après la découverte d’une colonie début octobre. Pour l’heure, les scientifiques en savent peu sur ces nouveaux venus dans l’Hexagone. L’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) invite d’ailleurs les personnes ayant observé ces frelons à remplir un formulaire de signalement pour en apprendre plus.

Comment reconnaître cette espèce ? Est-elle dangereuse ? Va-t-elle s’implanter sur le territoire français ? Franceinfo a interrogé l’entomologiste Quentin Rome, spécialiste des frelons à l’Office français de la biodiversité (OFB).

Franceinfo : Comment peut-on reconnaître le frelon oriental ?

Quentin Rome : C’est un frelon qui est plus proche morphologiquement du frelon européen que de son homologue asiatique. Il se niche dans des cavités et fait des nids peu populeux, contrairement au frelon asiatique qui fait des nids très populeux, en hauteur et en extérieur, accroché dans des arbres.

Physiquement, le frelon oriental est roux avec des taches jaunes sur l’abdomen. Le frelon asiatique est noir avec un anneau orange et des partitions jaunes. Quant au frelon européen, il est noir, avec des taches rouges et l’abdomen rayé noir et jaune.

Peut-il proliférer en France ?

Pour l’instant, on n’a aucune idée de la capacité d’expansion du frelon oriental, contrairement à ce qu’on peut lire un peu partout. Ce que l’on sait, c’est que ce frelon est naturellement présent dans le sud de l’Europe, dans le sud de l’Italie et dans les Balkans. On le trouve aussi en Afrique de l’Est et du Nord, et jusqu’en Inde.

Il a été introduit en 2013 en Andalousie (Espagne) et il est en train de remonter doucement vers le Nord avec le réchauffement climatique. Il y a également eu une introduction dans le nord de l’Italie et, depuis trois semaines, à Marseille. On sait également qu’il existe une colonie dans la cité phocéenne, puisque des ouvrières ont été capturées et qu’il y en a au moins une en cours de reproduction (on a déjà trouvé des mâles et des femelles dans l’environnement). Cependant, on ne sait toujours pas précisément où cette colonie est implantée.

Comment est-il arrivé à Marseille ?

On ne sait pas comment il y est arrivé, ni comment il a été introduit dans les autres pays européens. On sait toutefois que des reines de frelons ont été capturées à plusieurs reprises dans des cargaisons de fruits en Belgique et au Royaume-Uni. Il peut donc être transporté avec des fruits, mais on n’a pas d’informations supplémentaires.

Cette espèce est-elle dangereuse pour l’homme ?

Elle ne l’est pas plus que les frelons européens et asiatiques. Nous disposons de beaucoup de documentation sur son venin et sur ses réactions. Le frelon oriental est dangereux pour les personnes qui y sont allergiques et il faut faire attention aux piqûres dans la bouche. Pour les autres, il n’est pas plus nocif qu’une piqûre d’abeille. C’est une espèce pacifique, bien plus que son homologue européen. On peut s’en approcher sans problème. En revanche, c’est un grand prédateur des abeilles domestiques. Ce qui pose des problèmes pour les apiculteurs dans les pays où ce frelon est présent.

Les apiculteurs français doivent-ils s’inquiéter de la présence de ce frelon sur le territoire ?

Aujourd’hui, il est trop tôt pour le dire, car on ne sait pas s’il y restera. Si l’hiver est rigoureux, ou que ce n’est qu’une première colonie, peut-être qu’il ne s’implantera pas. Mais une colonie est déjà là, ce qui est quand même un mauvais signe. Pour le moment, on ne connaît pas les conditions qui favoriseraient son implantation. On commence à peine à travailler dessus.